Elle désigne l’ensemble des stimulations mécaniques,
thermiques, chimiques capable de menacer l’intégrité de l’organisme, d’après C.SHERRINGTON
qui a crée le terme en 1903.
Les terminaisons libres des
nerfs sont adaptées à divers excitants qui possèdent dans leur relation avec
l’organisme, un trait commun, celui d’être nocif.
Les fibres nerveuses réceptrices
et conductrices de ce type de message, sont les nocicepteurs
Les influx nociceptifs somatiques et viscéraux se
répartissent largement sur un nombre limité de sous-régions spinales à la
jonction lombo-sacrée.
Les voies de la nociception.
Les messages nociceptifs générés au niveau des
terminaisons nerveuses libres, amyéliniques des tissus cutanés, articulaires,
musculaires, viscéraux sont transmis vers la moelle épinière par 2 types de
fibres.
Les fibres myélinisées A delta
à conduction rapide de 2 à 20 M /s dont le recrutement transmet les
sensations rapides vives, et localisées de la douleur.
Les fibres amyéliniques C à
conduction lente de 0,4 à 2 M/s dont la stimulation transmet la sensation
douloureuse retardée, persistante et diffuse.
Au niveau de la corne dorsale de la moelle, la
transmission des messages est à l’origine
De l’activation secondaire des
neurones des couches I, II, V, VIII, de REXED, qui transmettent l’information
aux centres supérieurs
De l’élaboration de réflexe
segmentaire de type moteur notamment, nociceptif de flexion ou végétatif de
type sympathique ou parasympathique.
Ces neurones peuvent être spécifiques à un type de
stimulation ou non spécifiques activés.
|
|
Les voies afférentes
de la douleur Trois niveaux d’intégration
La cascade d ‘événements qui mène du stimulus
nociceptif à la sensation douloureuse comprend trois niveaux d’intégration
interagissant les uns avec les autres, le cerveau, la moelle épinière et le
système périphérique avec une myriade de facteurs humoraux qui activent soit
directement soit indirectement les nocicepteurs.
Ainsi, il existe de nombreux sites d’intégration de la
douleur au niveau du cerveau.
MELZACK & WALL ont émis en 1965, une hypothèse
proposant que les fibres sensitives périphériques de gros diamètres A alpha, A
bêta, qui véhiculent des messages tactiles, exercent une action inhibitrice
médullaire sur les réponses nociceptives des cellules de relais de la corne
dorsale de la couche V de REXED de la moelle, activées par les fibres de fins
diamètres A delta, C.
L’axe cortico-hypothalamo-hypophysaire est dans son ensemble
impliqué dans le processus et une compétition neuro-hormonale existe avec les
enképhalines et les endorphines d’une part, la substance P de l’autre.
Il double la compétition électrophysiologique dans la
régulation de la transmission des influx nociceptifs.
MELZACK & WALL ont montré que les influx circulant
dans les grosses fibres sensitives créent un champ de potentiel négatif
rapide, susceptible d’inhiber les sensations douloureuses transmises par les
fibres de petit calibre. Une porte se ferme devant la sensation douloureuse qui
ne passe pas mais si la stimulation nociceptive se fait plus intense, elle
force l’ouverture de la porte et la sensation douloureuse est acheminée vers
les centres supérieurs.
Le Gate Control
circonscrivait ce rôle au seul niveau médullaire mais tout l’axe cortico-hypothalamo-hypophysaire
et médullaire est impliqué dans ce processus.
Les fibres de gros calibre
stimulent au niveau de la substance gélatineuse de ROLANDO des inter-neurones
qui vont exercer une inhibition pré-synaptique de la propagation du message
douloureux transmis par les fibres de petit calibre à une cellule relais.229
|
(Quotidien du
Médecin)
|
Modulations segmentaires du message douloureux
LA NEUROPATHOLOGIE
Où la douleur évolue pour son propre compte, constitue un
langage qui doit être décodé et justifie un traitement ;
Dès
1982, l’algopathie a été décrite par VIOLON A, ainsi que les principes
de son traitement nécessitant d’adopter une vision holistique.
« La douleur est un
phénomène objectif d’expérience sensorielle »
« La seule douleur supportable est celle des
autres »
« Les grandes douleurs sont muettes ».
Le sens de la douleur maladie est différent de l’acception
de la catharsis humaine à l’échelle individuelle judéo-chrétienne mais une
opportunité personnelle d’être vaincue voire d’être transcendée pour accéder à
une meilleure connaissance de soi, et par la prise de conscience de sa cause
réelle, l’accession à un niveau de conscience supérieure
Le sens en est plus proche de celui de la pensée grecque
exprimée par la formule « tout ce qui ne me tue pas me rend plus
fort ».
« L’insatisfaction, qui caractérise la souffrance
résulterait d’une mise à l’épreuve de l’individu entre ses exigences
pulsionnelles, régies par le principe de plaisir et les contraintes que lui
imposent la réalité »