Chaînes musculaires
On appelle chaîne musculaire : un ensemble de muscles
synergiques concourant au même but.
Chaque geste de la vie de relation fait intervenir des
ensembles de muscles différents mais les chaînes posturales servent au maintien
de la station érigée.
Concourant à un but unique, il n’y a qu’un seul ensemble
musculaire travaillant en synergie qui regroupe tous les muscles à prédominance
tonique.
Les muscles rouges sont
toniques, maintiennent une contraction de longue durée et de faible amplitude
Les muscles toniques de la statique réagissent plus
lentement mais nécessitent un influx nerveux plus faible que les muscles
phasiques.
Ils sont nettement moins fatigables et moins dépendant du
cortex mais ne peuvent développer une forte contraction.
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Couleur
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Contraction
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Amplitude
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Fibres
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Réaction
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Seuil
d’excitabilité
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Influx
Nerveux
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Fatigabilité
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Contraction
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Cortico
dépendance
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Toniques
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rouges
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lente
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faible
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petites B
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lente
65m/s
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faible
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faible
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faible
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faible
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faible
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Phasiques
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grandes A
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Chaînes.
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Descendantes de STRUYF-DENYS
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Ascendantes de MEZIERES &BOURDIOL
·
Ascendantes- descendantes de BRICOT
97 % des muscles du dos sont polyarticulaires, c’est à
dire qu’ils sont intriqués et enjambent plusieurs articulations, ils sont
agencés sous forme de chaînes qui se comportent comme un muscle unique, le
tonus de chacun des muscles s’additionnant aux autres pour constituer un
ensemble qui conserve une activité électrique permanente même pendant le
sommeil
Sa rétraction est à l’origine du déséquilibre parce que,
toujours hypertonique, elle prend le pas sur la musculature antérieure car
constamment sollicitée et ne cessant de se raccourcir.
Toute correction partielle d’une déformation entraîne
d’autres déformations à distance.
On aboutit ainsi à six lois fondamentales
1. Les nombreux muscles postérieurs se comportent comme un seul et même
muscle.
2. Les muscles des chaînes sont trop toniques et trop courts.
3. Toute action localisée, aussi bien élongation que raccourcissement,
provoque instantanément le raccourcissement de l’ensemble du système, et
aggrave la déformation ou l’état pathologique.
4. Toute opposition au raccourcissement provoque des flexions
latérales, des rotations de la colonne vertébrale et des membres.
5. La rotation des membres due à l’hypertonie des chaînes s’effectue
toujours vers l’intérieur.
6.
Toute élongation, détorsion, douleur, effort,
bloque la respiration en inspiration..
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(Doc.
ROUSSEL)
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Les muscles du dos sont polyarticulaires
Propriocepteurs articulaires..
Les terminaisons libres
Les corpuscules de RUFFINI
Les corpuscules de PACCINI sensibles à l’accélération
Les corpuscules de GOLGI sensibles à la position.
Le système musculaire
Le système musculaire est l’acteur central de la mobilité
par son action dynamique mais joue également un rôle fondamental dans les
phénomènes dynamiques et statiques intervenant dans le maintien postural.
Ainsi, toutes les fibres
musculaires dépendant du même motoneurone, et formant avec lui l’unité motrice,
vont se contracter ensemble et d’emblée au maximum.
Cela explique que le nombre de
fibres musculaires dépendant d’un neurone est d’autant plus réduit que les
mouvements du muscle doivent être précis : 1730 pour le jumeau interne, 13
fibres par unité motrice pour les muscles extrinsèques de l’œil..
Unité motrice ;
Les fibres musculaires ne sont pas isolées sur le plan
fonctionnel et l’exécution des mouvements se fait par l’intermédiaire des
unités motrices sous la dépendance d’un seul axone, pour plusieurs fibres
musculaires de même type histochimique qui sont imbriquées avec des fibres de
type différent appartenant à d’autres unités motrices.
Ici se trouve l’explication du fait qu’une dénervation
provoque l’atrophie d’un faisceau entier de fibres, c’est l’atrophie
fasciculaire alors qu’une myopathie provoque une atrophie diffuse.
Adaptation posturale. Parkinsonienne
Elle résulte de la modulation réflexe permanente de
l’activité des muscles en fonction de la pesanteur et des activités motrices en
cours
Ainsi, l’altération des réflexes
posturaux du gêne-t-elle la marche et le demi-tour.
Les ostéophytes
L’exemple le plus caractéristique des interrelations
pathologiques entre le muscle et l’os, est donné par la constitution des
ostéophytes dont la prolifération est liée à la traction exagérée sur le
périoste au niveau de l’enthèse tendino-musculaire.Il s’agit de la terminaison
d’un muscle ou d’une chaîne synergique de muscles présentant une contracture
au long cours.
Le muscle considéré ne pouvant jamais revenir à l’état
physiologique d’allongement-relaxation, provoque par son raccourcissement une
traction excessive sur son insertion osseuse, qui va petit à petit surélever le
périoste dans un processus réactionnel de tentative d’adaptation qui consiste à
rapprocher les insertions musculaires par l’allongement osseux ; censé
raccourcir la distance entre les enthèses et permettre au muscle de parvenir à
la détente qu’il ne peut atteindre, la mise en jeu de la boucle Gamma l’en
empêchant.
La prolifération se produit toujours au niveau des berges
articulaires rapprochées par le processus de blocages mécaniques au niveau
rachidien ou sur un relief osseux non articulaire comme c’est le cas pour le
grand ligament plantaire dans le cas de l’épine calcanéenne.
Blindisme.
Les postures observées chez les aveugles, comme le balancement
du corps, la tête penchée sur le côté, ployée, la cyphose, sont des postures
adaptées ou blindisme constituant des réponses nécessaires à l’environnement
physique.
Le balancement stimule l’appareil vestibulaire pour le
maintien de l’équilibre en station verticale.
Syndrome d’intolérance à l’effort.
Les myopathies mitochondriales comprennent des formes
sporadiques où l’intolérance à l’effort est le principal symptôme suggérant
qu’elles soient dues à des mutations somatiques des cellules musculaires après
la différenciation.
C’est une cause courante de syndrome d’intolérance à
l’effort.
Le spasme musculaire
Il peut être consécutif à n’importe quel type d’agression
et entraîne une tendinite d’insertion par raccourcissement mécanique du trajet
du muscle entre les insertions, participant au spasme en flexion, et
entretenant le trouble de posture loco-régional, du fait de la position
d’antalgie réflexe.
Les contractures douloureuses sont auto-entretenues par la
mise en jeu du réflexe myotatique, les phénomènes de tendinite sont toujours
dus à une manifestation originelle musculaire, primitive ou bien elle-même due
à un dérangement intervertébral mineur.
La traction exagérée sur l’enthèse avec pincement relatif
des surfaces articulaires, par rapport au circuit antagoniste qui, relâché
relativement, permet un écartement des surfaces articulaires en proportion plus
important, va occasionner la construction d’une prolifération ostéophytique,
d’une part par traction sur la zone de jonction ostéo-tendineuse, et d’autre
part, par immobilisation relative du segment considéré qui va se calcifier par
dépôt sur une zone immobile, suivant en cela, le mécanisme général de
l’évolution lésionnelle organique qui veut qu’une zone anatomiquement lésée par
un processus inflammatoire infectieux ou traumatique subisse une transformation
calcifiante pour enkyster la lésion dans le cadre d’un processus de
cicatrisation.
L’analogie histologique musculosseuse
Elle est à la fois embryologique et fonctionnelle.
Les reliefs osseux sont modelés par la fonction musculaire,
que ce soit pendant la croissance, avec la modification des courbures
rachidiennes ou après, en fonction de l’usage et du travail imposé aux segments
de membres, dans l’effort musculaire sportif ou professionnel, au point qu’une non-fonction
musculaire provoquera une ossification d’un certain nombre de fuseaux
musculaires inactifs, avec création de ponts osseux, l’erreur de consolidation
pouvant même aboutir à l’ossification d’une fracture musculaire.